La première saison gravel de Tiffany Cromwell

J'aime que les vélos de gravel vous donnent la possibilité d'explorer plus loin et d'emprunter les "routes moins fréquentées". Ils vous donnent la confiance nécessaire pour prendre un mauvais virage sans craindre de vous retrouver sur un chemin de gravier, car vous savez que vous avez le vélo qui peut le supporter. Comparez cela à ce que vous faites lorsque vous êtes sur votre vélo de route, on a toujours un peu peur de finir par endommager son vélo. J'ai l'impression qu'avec un vélo de gravel bike, on peut être plus aventureux, s'éloigner du trafic et profiter du meilleur des deux mondes, celui du tarmac et celui du tout-terrain.

J'aime l'atmosphère et la camaraderie des courses de gravel. Tout le monde est là pour s'amuser et il n'y a pas les égos que l'on peut avoir dans les courses sur route. Il y a aussi beaucoup moins de jugements et un vrai sens de la communauté. J'aime qu'avant et après la course, les gens veuillent simplement passer du bon temps et déguster des bières ensemble. La course est à la fois amusante et stimulante et je pense que c'est génial que le gravel soit si inclusif et s'adresse à tout le monde. Vous pouvez être là pour faire la course et vous battre pour la victoire, ou vous pouvez simplement vous présenter avec l'intention de prendre votre temps et d'en profiter avec vos amis et de vous mettre au défi d'atteindre la ligne d'arrivée. C'est un sentiment beaucoup plus détendu que dans les courses sur route.

Les courses de gravel sont en moyenne très longues, ce qui signifie qu'elles durent de 5 à 10 heures, voire plus, selon la course. En comparaison, mes courses sur route durent de 3 à 4 heures, il m'a donc fallu du temps pour m'y habituer. Comme il s'agit d'événements à participation massive, la plupart des courses commencent avec les hommes, donc en tant que femme, la meilleure tactique est d'essayer de s'accrocher le plus longtemps possible et d'être la "dernière femme debout" pour gagner la course. Malheureusement, cela signifie que je roule souvent à ma limite ou au-dessus de ma limite dès le début de la course et que maintenir ce rythme pendant toute la course est un véritable défi.

La plupart des courses de gravel sont autonomes, ce qui signifie que vous devez transporter toute votre nourriture et votre eau, ainsi que réparer tout problème mécanique pendant la course. C'est un élément que je dois prendre en compte lorsque je planifie ma stratégie. Évidemment, ce sont des choses dont je n'ai pas à me soucier dans les courses sur route, car nous avons toujours le soutien de l'équipe pour l'alimentation et la mécanique.

Les départs matinaux ont toujours été un défi pour moi. La plupart des courses commencent au lever du soleil, ce qui signifie que je me nourris pour la course aux premières heures du matin et que je dois essayer de digérer à temps pour le départ matinal. Je ne suis pas une personne très matinale et c'est un aspect des courses de gravel que je dois encore améliorer.

Je dirais que le meilleur conseil est d'y aller et d'essayer. Planifiez un itinéraire qui emprunte des routes de gravier, ou peut-être commencez par de petits chemins de gravier, puis devenez progressivement plus aventureux et essayez un single trail ou un terrain plus rocheux/technique.

N'ayez pas peur de vous perdre ou de quitter votre zone de confort. Pour commencer les courses de gravel, trouvez une course et inscrivez-vous. La plupart des courses de gravel ont des longueurs différentes, ce qui signifie que vous pouvez commencer par l'une des distances les plus courtes et progresser progressivement jusqu'à l'épreuve principale. Essayez de commencer par l'une des plus petites courses et ne vous jetez pas dans le grand bain avec l'une des plus grandes courses. N'ayez pas peur de poser des questions non plus : d'après mon expérience, les coureurs de gravel sont toujours prêts à aider et à partager leurs conseils, qu'il s'agisse de stratégies de ravitaillement en carburant, de pression des pneus ou de la bière à boire après la course ! C'est une communauté très amicale.

Je pense que mes compétences pour rouler en peloton m'aident définitivement sur les courses gravel surtout au début de la course, quand il s'agit encore d'un grand groupe. Savoir comment utiliser les roues pour se glisser dans un sillage et se protéger du vent est un avantage certain. De nombreuses personnes qui courent sur le gravier sont très fortes, mais sans expérience de la course sur route, elles peuvent manquer de compétences pour courir dans un peloton et l'utiliser à leur avantage. Je pense que mes connaissances tactiques sont également utiles. Je comprends la course et je peux certainement l'utiliser à mon avantage lorsqu'il s'agit de battre mes adversaires. De plus, je sais comment me positionner pour me donner les meilleures chances de remporter un sprint massif.

La plus grande différence réside dans la distance et dans le fait de passer du temps à rouler en dehors des routes. Les courses sur gravier exigent que vous passiez de longues périodes de temps à rouler simplement sur votre vélo. C'est beaucoup moins spécifique que sur la route, c'est-à-dire que vous n'avez pas vraiment besoin de faire un entraînement par intervalles pour le gravel. Comme la plupart des courses sont longues, il s'agit plutôt d'avoir une bonne endurance sur différents types de terrains et d'être capable d'utiliser sa puissance sur du gravier, de la terre et des surfaces plus molles. L'entraînement pour une course sur route est beaucoup plus spécifique en raison des exigences différentes de la course sur route et du changement de rythme.

Bien sûr, j'adorerais courir dans ma ville natale d'Adélaïde ou n'importe où en Australie en fait. J'aimerais aussi courir sur mon vélo de gravel en Scandinavie. Il y a une course en Islande qui a l'air assez épique, donc ça pourrait être sympa !

Nous ne nous sommes pas encore assis et n'avons pas élaboré de plans pour 2022. Le plan est de continuer à faire un programme combiné de gravel et de route. Je veux toujours viser les grands événements de course sur route, comme les classiques de printemps, le Tour de France Femmes et les championnats du monde [qui se tiendront en Australie, pays natal deTiffany, en 2022]. L'idéal serait que je puisse trouver dans mon programme sur route une ou deux périodes où je pourrais me détacher du stress et participer à des courses de gravel. Et bien sûr, l'UCI va proposer un "calendrier mondial pour le gravel" et des championnats du monde de gravel. Nous devons donc voir à quoi cela ressemble avant de choisir les courses auxquelles nous allons participer.

J'ai vraiment hâte d'être en 2022 et d'assister à toutes les courses qui nous attendent, que ce soit sur terre ou sur route.